The question is on the highlighted clause in this passage from La porte étroite by André Gide.
Ta dernière lettre, adressée au Havre, m’écrivit Alissa, est arrivée lorsque nous venions d’en partir. Comment expliquer qu’elle ne m’ait rejointe ici que huit jours après ? Toute la semaine j’ai eu une âme incomplète, transie, douteuse, diminuée. Ô mon frère ! je ne suis vraiment moi, plus que moi, qu’avec toi…
Juliette va de nouveau bien ; nous attendons sa délivrance d’un jour à l’autre, et sans trop d’inquiétude. Elle sait que je t’écris ce matin ; le lendemain de notre arrivée à Aigues-Vives elle m’a demandé : – Et Jérôme, que devient-il… Il t’écrit toujours ?… et comme je n’ai pu lui mentir : Quand tu lui écriras, dis-lui que… elle a hésité un instant, puis, en souriant très doucement :… je suis guérie. – Je craignais un peu, dans ses lettres toujours gaies, qu’elle ne me jouât la comédie du bonheur et qu’elle-même ne s’y laissât prendre… Ce dont elle fait son bonheur aujourd’hui reste si différent de ce qu’elle rêvait et dont il semblait que son bonheur dût dépendre… Ah ! que ce qu’on appelle bonheur est chose peu étrangère à l’âme et que les éléments qui semblent le composer du dehors importent peu ! Je t’épargne quantité de réflexions que j’ai pu faire dans mes promenades solitaires sur la garrigue, où ce qui m’étonne le plus c’est de ne pas me sentir plus joyeuse ; le bonheur de Juliette devrait me combler… pourquoi mon cœur cède-t-il à une mélancolie incompréhensible, dont je ne parviens pas à me défendre ? La beauté même de ce pays, que je sens, que je constate du moins, ajoute encore à mon inexplicable tristesse… Quand tu m’écrivais d’Italie, je savais voir à travers toi toute chose ; à présent il me semble que je te dérobe tout ce que je regarde sans toi. Enfin, je m’étais fait, à Fongueusemare et au Havre, une vertu de résistance à l’usage des jours de pluie ; ici cette vertu n’est plus de mise, et je reste inquiète de la sentir sans emploi. Le rire des gens et du pays m’offusque ; peut-être que j’appelle « être triste » simplement n’être pas aussi bruyant qu’eux… Sans doute, auparavant, il entrait quelque orgueil dans ma joie, car, à présent, parmi cette gaieté étrangère, c’est quelque chose comme de l’humiliation que j’éprouve.
QUESTIONS
Is appelle in the subjunctive?
If yes to 1, then would removing que put appelle in the indicative?
If yes to 1, how does putting the verb in the subjunctive change the meaning or nuance of the clause?
If no to 1, what is the contribution of que to the overall meaning or nuance?