Qu'on utilise le nom ou l'adjectif « responsable », de toutes façons on n'essaye pas, à mon avis, de rendre qu'il n'y a pas d'auteur de ces erreurs, ou que personne n'a la charge ou la capacité de corriger, ni généralement d'indiquer sur quelle personne ou groupe exactement reposerait une responsabilité à cet effet etc.; on veut plutôt indiquer une limitation de responsabilité. Ce genre de mise en garde apparaît dans des politiques et documents de nature juridique, et c'est donc sans doute le sens en droit de responsable qu'on tente de manier; on pense sans doute à :
Nous ne sommes pas responsables des dommages qu'une personne
pourrait subir si elle tenait pour avérée l'information,
potentiellement erronée, présentée sur ce site, et s'y fiait pour
faire ou ne pas faire quelque chose. Toute modification du contenu, pour quelque raison que ce soit, se fera à notre entière discrétion, et sans préavis.
...davantage qu'à :
— Ton fiancé, je ne sais pas d'où elle sort, mais il est vilaine.
[ Boris Vian, Elles se rendent pas compte, 1950 ]
Je ne pense pas qu'on puisse dire d'un véhicule commercial, même s'il était doté de la personnalité juridique, qu'il parle de lui-même en utilisant le nous de modestie comme le ferait une journaliste, par exemple, qui rédige une chronique et dit quelque chose comme « Nous nous sommes limitée à tel sujet... ». Le genre varierait selon le type (société, organisme) et donc l'accord; c'est peu convaincant. Tout autant que l'idée d'un PDG rédigeant un discours au « nous » en contexte d'affaires et qu'on doive faire l'accord d'attributs, d'adjectifs et de noms au singulier et avec son genre biologique (apparent).
L'entreprise ou la société sont des abstractions et ce sont traditionnellement les employés qui, dans le cadre de leurs fonctions, sont ceux par l'entremise de qui elle agit, s'exprime et offre ses produits et services au client. Et c'est le sens du nous de société : il représente l'ensemble des personnes rattachés à l'entreprise ou l'organisme. Et dans ce cas, l'accord de l'adjectif, du participe ou du nom se fait en utilisant le masculin pluriel (nous ne sommes pas responsables).1 On peut toujours dire « notre entreprise/société n'est pas tenue de ... » pour ne pas avoir à utiliser le masculin pluriel.
1. Plus généralement, il y a des syllepses grammaticales qui sont obligatoires (surtout avec « nous/vous ») et d'autres qui sont facultatives (surtout avec « on »). La société n'est pas, tel que mentionné, un « être » seul qui utilise le pronom à la 1ère du pluriel, critère qui permettrait l'accord au singulier avec les pronoms « nous/vous ». L'accord est rigoureux avec le pronom « vous ». Le pronom indéfini « on » offre davantage de flexibilité (et de complexité). Souvent autrement on n'a pas de choix, et le contexte dicte le genre et le nombre. Il y a des questions reliées aux verbes pronominaux et plusieurs autres enjeux. Voir au LBU les §§ 248, 438+, 653. 655+, 753, 754, entre autres.