Il y a trois manières de former une phrase négative en français.
Avec « ne » seulement. C'est un usage vielli, qui ne se rencontre plus de nos jours sauf dans quelques expressions figées (qui elles-même appartiennent en général à la langue soutenue). Voir la partie I.A de l'entrée du TLF.
Fabrice revint sur la grande route, où il n'y avait toujours âme qui vive. [Stendhal]
Avec « ne » et un auxiliaire négatif ; c'est la manière normale de former une négation en français. La forme la plus courante est « ne ... pas » (simple négation) ; il y a d'autre mots négatifs qui apportent une nuance de sens : « ne ... plus » (c'était vrai dans le passé, c'est faux maintenant), « ne ... jamais » (ce n'est pas vrai ni maintenant, ni à un autre moment), « ne ... personne » (ce n'est pas vrai ni de toi, ni de moi, ni de Pierre, ni de Paul, …), « ne ... que ... » (ce n'est pas vrai, sauf avec la restriction qui suit le « que »), etc. Voir la partie II.B de l'entrée du TLF (et la partie II pour « ne ... que »).
Je n'ai vu passer personne.
Avec seulement un auxiliaire négatif, c'est-à-dire en omettant le mot « ne ». Cette forme est relativement moderne appartient exclusivement au langage familier, parlé.
J'ai pas dit ça ! J'ai vu personne !
La phrase « personne n'est parfait » est une phrase négative qui suit la construction normale. Le pronom « personne » est un auxiliaire négatif, qui a ici la fonction grammaticale de sujet. On pourrait en principe dire « personne est parfait » en langage familier, mais sur cet exemple, ça passe mal, je pense parce que c'est une expression figée.
Parce que ce n'était pas assez confus comme ça, il existe un autre sens du mot « ne » qui ne, lui aussi vielli (mais encore utilisé dans la langue soutenue) qui change pas le sens de la phrase. Cela s'appelle le « ne explétif ». Il s'emploie dans des propositions au subjonctif qui concernent un fait avéré mais sont le complément d'un verbe ou d'un adjectif qui a une connotation négative (« avoir peur », « douter »). La partie III de l'entrée du TLF explique cet usage. Voir aussi la question « J'ai bien peur que tu n'aies raison : faut-il mettre le mot « ne » ? » sur ce site pour un exemple.