On s'intéresse au texte du préambule de certains instruments juridiques canadiens où l'on traite de leur histoire et des valeurs qui les sous-tendent1 :
qu’il [le gouvernement fédéral] s’est engagé à favoriser l’épanouissement des minorités francophones et anglophones, au titre de leur appartenance aux deux collectivités de langue officielle, et à appuyer leur développement et à promouvoir la pleine reconnaissance et l’usage du français et de l’anglais dans la société canadienne;
AND WHEREAS the Government of Canada is committed to enhancing the vitality and supporting the development of English and French linguistic minority communities, as an integral part of the two official language communities of Canada, and to fostering full recognition and use of English and French in Canadian society;
[ Loi sur les langues officielles (Canada), L.R.C. (1985), ch. 31, extrait du préambule, je souligne ]
Je sais qu'on a aussi en français la partie intégrante ou les parties intégrantes, soit l'« élément constituant essentiel d'un tout » (Larousse en ligne) ou les « partie(s), élément(s) qui, bien que ne constituant pas l'essence, est/sont nécessaire(s) pour l'intégrité du tout » (TLFi). D'autre part on a la locution prépositive au titre de pour selon/en vertu de et l'appartenance, le fait d'appartenir, « faire partie organique d'un ensemble » (TLFi).
- Dans la citation provenant du préambule, quelle serait la nuance de sens entre au titre de leur appartenance et comme/en tant que parties intégrantes ; le premier est-il d'un registre plus soutenu ; laquelle ou lesquelles des prépositions selon/en vertu/en tant que/comme etc. fonctionne le mieux comme synonyme de au titre de ici ?
- La locution prépositive (construite avec titre) change-t-elle la sémantique ou a-t-elle un effet sur le nom appartenance, résulte-t-il de leur collocation l'idée du caractère essentiel ou la même qualité que celle de la partie intégrante ?
1 Et qui diffèrent à mon avis de celles de ceux qui en attaquent les fondements aujourd'hui. En effet, dans un contexte historique particulier au Canada, s'appuyant sur l'opportunisme et arguant l'utilité, ceux-ci ont cautionné le démantèlement de services aux francophones de l'Ontario affectant directement leurs droits et tentent de saper en douce l'essor de cette minorité (ou d'autres ailleurs au pays), puis la droite a ensuite refusé à l'échelle nationale de dénoncer un tel geste, reléguant à des questions provinciales ou à une blague sur le budget le fait français en Ontario et plus généralement au Canada..