Bonjour,
Mais soudain, M qui marche en tête du groupe nous fait un signe de la main.
Il est possible d'omettre l'article indéfini devant "signe". Quelle phrase serait plus belle, avec ou sans l'article ?
Bonjour,
Mais soudain, M qui marche en tête du groupe nous fait un signe de la main.
Il est possible d'omettre l'article indéfini devant "signe". Quelle phrase serait plus belle, avec ou sans l'article ?
Que l'on utilise l'article ou non, le sens dépend de la définition suivante du TLFi.
(TLFi) 1. Geste, mimique ou mouvement volontaire destiné à communiquer quelque chose à quelqu'un, à manifester ou faire savoir quelque chose.
Lorsqu'on utilise l'article, le sens est très général ou il peut correspondre à l'usage sans l'article ; dans ce sens général, il n'existe pas un contexte fort d'implication entre la personne faisant le signe, et celles à qui il est destiné. Le geste peut être plus ou moins gratuit. Dans ces cas-là, il est correct d'utiliser l'article ; ne pas l'utiliser implique le contexte d'une relation qui n'existe pas, et donc la communication est faussée.
Les cas de non utilisation de l'article sont apparentés aux cas d'utilisation des expressions suivantes (qui dépendent de la définition ci-dessus). Dans ces cas-là le signe est plus ou moins conventionnel, il a un sens qui est reconnu ou reconnaissable par les deux partis.
Faire signe (à qqn) que.
♦ Faire signe que non.
♦ Voilà ce qu'on ne peut obtenir au cabaret, je dis dans les meilleurs: une daube de bœuf où la gelée ne sente pas la colle, et où le bœuf ait pris parfum des carottes, c'est admirable! Permettez-moi d'y revenir, ajouta-t-il en faisant signe qu'il voulait encore de la gelée (Proust,J. filles en fleurs,1918, p. 458).
♦ Nica me fait signe qu'elle va monter. Je lui réponds de la main que c'est pas la peine (Vercel,Cap. Conan,1934, p. 99).
Faire signe à qqn de + inf.
♦ Moi aussi je te voudrais près de moi, et je ne te dis pas que quelque jour je ne te ferai pas signe de venir (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 121).
♦ [Elle] aperçoit dans la cour un cocher (...). Elle lui fait signe de monter (Goncourt,Journal,1887, p. 634).
Faire signe à qqn.
♦ Je suis naïf au point d'être Par moments persuadé Que Vénus, à sa fenêtre, M'a fait signe à Saint-Mandé (Hugo,Toute la lyre, t. 2, 1885, p. 101).
En examinant les exemples, on voit que dans tous les cas sauf le dernier il existe une relation évidente qui justifie le signe.
La définition du Wiktionnaire rend cela explicite.
(Wiktionnaire) Locution verbale
faire signe \fɛʁ siɲ\ transitif indirect
Indiquer sa volonté par un signe.
Elle n'est cependant pas tout à fait précise. Il peut assez souvent ne pas être question d'indiquer une volonté ; au lieu de cela, est indiqué un renseignement.
Nous cherchions la balle qui venait de tomber dans le taillis lorsque qu'un promeneur qui l'avait vue atterrir nous fit signe de chercher vers la droite.
Nous cherchions la balle qui venait de tomber dans le taillis lorsque qu'un promeneur qui l'avait vue atterrir nous fit signe de la main, il fallait chercher vers la droite.
Considérant maintenant le contexte de la phrase dans la demande, tout dépend du signe. Si le signe correspond à une attente du groupe, on peut utiliser l'article mais le plus souvent il ne sera pas utilisé.
https://www.google.com/search?q=%22fait%20signe%20de%20la%20main%22&tbm=bks&lr=lang_fr
Si le signe ne correspond pas à une attente du groupe, de préférence l'article est utilisé.
Il n'est pas question d'esthétique du langage.
Oui.
C'est subjectif, mais je préfère avec. Sans l'article, on a l'impression qu'il manque quelque chose, nous fait signe de nous arrêter, nous fait signe de le suivre, etc. alors qu'avec l'article, il ne manque pas d'information immédiate, on sait qu'un signe a été fait. Je trouve aussi que nous fait un signe de la main est plus harmonieux, peut-être parce que c'est un octosyllabe, mais c'est encore plus subjectif.