"Le Bon Usage" donne un échantillons de plusieurs sortes d'utilisations de l'apostrophe pour les sons escamotés.
(caractères gras dus à user LPH)
(LBU § 45) l'Ac. 2001 accepte aussi la graphie avec apostrophe
(s'ENTR'aimer, etc.).
(LBU § 107)
Les auteurs utilisent parfois l'apostrophe afin de rendre le langage
populaire (ou jugé tel) pour d'autres amuïssements de e que l'élision ou pour
des amuïssements d'autres sons.
• Mais j'vais me revenger. GENET, Notre-Dame-des-Fleurs, p. 169).
• l's'soûle et laisse ses enfants crever d'faim (GIDE, Souvenirs de la cour d'ass., V).
• Des beaux céleris, m'ame [= madame] Cointreau (FRANCE, Crainquebille, VI).
• Pardon, m'dame (SABATIER, Trois sucettes à la menthe, p. 67).
• 'tais [= J'étais] avec des copains (IKOR, Tourniquet des innocents, p. 50).
• La jeunesse d'asteur sait pas ça. A' [= elle] regimbe (A. MAILLET, Sagouine, p. 59).
Parfois dans la poésie et souvent dans la chanson, l'apostrophe indique que l'e muet ne forme pas un pied — et ne reçoit pas de note.
• Si tous les gars du monde voulaient bien êtr' marins, ils f'raient avec leurs barques un joli pont sur l'onde (P. FORT, Ballades franç., Ronde autour du monde).
• Et dans mon âme il brûle encore / A la manier' d'un feu de joie (G. BRASSENS, Chanson pour l'Auvergnat).
Certains utilisent l'apostrophe pour le phénomène lexical de la réduction
(§ 188)
• La Maub' [= la place Maubert] (SANDRY et CARRÈRE, Dict. de l'argot
moderne, s. v. Maub').
• Tous les prof's (Cl. SIMON, Sacre du printemps, L. P., p. 23).