Ce n'est plus une hérésie, les journalistes le font depuis très longtemps et tous les gouvernements francophones l'autorisent ou l'imposent depuis plus ou moins de temps.
C'est même la forme la plus courante à l'écrit depuis 1998 :
En France, c'est Yvette Roudy qui a initié ce changement en exigeant dès 1983 qu'on l'appelle madame la ministre.
Le 16 mars 1986, une circulaire du journal officiel de la République française recommande la féminisation des titres, et donc de pouvoir dire une ministre et une médecin et annonce la formation d'une commission chargée de fournir un rapport sur le sujet.
La circulaire de 1986 ayant peu été suivie d'effets, elle a été reprise le 6 mars 1998 suite aux choix de plusieurs ministres du gouvernement Jospin d'utiliser le féminin. Les conclusions du rapport qui a suivi sont très prudentes mais ne ferment pas la porte à la ministre en recommandant de s'en tenir à l'usage.
Voici par exemple un texte officiel ayant plus de vingt ans utilisant le féminin :
Arrêté du 19 février 1998 relatif à l'attribution par la ministre de la culture et de la communication de bourses d'études chorégraphiques.
Les choix étant souvent plus idéologiques que linguistiques (comme les votes négatifs à ma réponse...), les ministres peuvent choisir elles-mêmes que le féminin soit utilisé ou non pour ce qui les concerne. La dernière femme ministre opposante notable à la féminisation de son titre est Michèle Alliot-Marie, ministre de 1993 à 2011.
Pour médecin, on évite l'homonyme médecine et l'usage est soit de garder le masculin (neutre) un médecin ou, comme déjà suggéré en 1986, d'utiliser un article au féminin (une médecin).
Ce problème ne se pose pas pour une dentiste, une pédiatre, une généraliste, une anesthésiste, une chirurgienne, etc.
Dans d'autres pays francophones comme le Canada, La Suisse ou la Belgique, l'utilisation du féminin n'a pas provoqué autant de controverses qu'en France.
Par exemple dès 1976, Lise Payette, ministre à la condition féminine, à la consommation, aux coopératives et institutions financières du gouvernement René Levesque se fait appeler la ministre. En 1979, la Gazette officielle du Québec a recommandé l'utilisation de la ministre, la directrice, la secrétaire, etc.
En Suisse, le Dictionnaire suisse romand indique que la plus ancienne attestation de ministre utilisé au féminin est présente dans L’Illustré daté du 25 novembre 1948.