On ne trouve pas ce verb dans la langue standard. Il s'agit très probablement d'un mot inventé par Céline sur la base du verbe « enfumer » de sens figuré, et de l'adjectif « fumant », de sens figuré aussi.
(TLFi) enfumer 3. Au fig. [En parlant de l'ivresse ou de ce qui grise] Troubler l'esprit.
♦ L'absinthe bue un soir d'hiver Éclaire en vert l'âme enfumée (Cros, Coffret Santal,1873, p. 28).
♦ Un cerveau enfumé d'opium. (Huysmans, À rebours,1884, p. 84)
− P. métaph. Enfumer qqn d'encens. Griser par des compliments excessifs (cf. J. de Maistre, Corresp., 1814, p. 125).
(TLFi) fumant C. − Au fig.
1. [En parlant d'une pers.] Bouillonnant, excité, échauffé. Fumant de colère.
Cet usage de « enfumanter » pourrait n'être qu'une reprise de « Je m'embouillonne de rage », dont le verbe, encore probablement une des inventions de Céline, est conçu à partir du verbe « bouillonner », lequel peut être associé à une idée de colère dans la langue standard.
(TLFi) bouillonner 2. Au fig. Être en effervescence. Bouillonner de fureur, de colère. ,,Être agité de fureur, d'une violente colère`` (Ac. 1835-1932)
♦ Quels que pussent être les sentiments qui bouillonnaient dans mon âme, je jugeai qu'il y avait lieu de prescrire la suspension d'armes pour autant qu'on tirât encore et, tout en maintenant les positions acquises, de ne pas nous opposer aux mouvements que les troupes britanniques entreprendraient de leur côté. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 191.
Le préfixe « en » (« em » avant un b) est ajouté pour changer le verbe intransitif en un verbe transitif qui signifie « se porter (selon un procédé plus ou moins rapide) à l'état décrit par le verbe intransitif » ; soit les deux verbes signifient donc fondamentalement « se mettre en colère », soit le premier seulement signifie cela et le second signifierait « s'intoxiquer, se troubler l'esprit » ; cette dernière possibilité tend à être confirmée par ce qui suit dans le texte, c'est à dire « je m'égare », ce que l'on peut très bien comprendre comme « je perds la tête », « j'y perds mon bon sens ».